30/04/2006

Surexposition

L'éclairage revient à l'arbre de bâtisse. Des deux extrémités de la salle, décors quelconques, des élévations harmoniques se joignent. La muraille en face du veilleur est une succession psychologique de coupes, de frises, de bandes atmosphériques et d'accidents géologiques. — Rêve intense et rapide de groupes sentimentaux avec des êtres de tous les caractères parmi toutes les apparences.

26/04/2006

Le monde est vivant

L'art selon cette image serait un androgyne heureux. Ou il serait un accouplement double : celui du frère et de la soeur; celui de l'homme et de la bête. L'art serait bien cet étonnement : que le plus proche est le plus étranger; que le plus étranger est le plus proche.



25/04/2006

Le rire est parfois terrible

Ma rêverie mêlait la boue, le sperme, l'écume des vagues et la nudité des filles. J'ai vu la nudité des baigneuses et, la voyant, j'ai vu la nôtre et la toison de sexes et les parties de nos corps qui, elles aussi, étaient restées blanche.



24/04/2006

Au dessus du volcan

Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans



23/04/2006

Perception de l'informe

Les odeurs touchent au plus profond des corps. Elles y pénètrent avec l'air qu'on respire. Elles se mêlent à notre haleine et à nos exhalaisons intérieures. Entre le dedans et le dehors, elles brouillent les limites.
Cette intimité des odeurs marquent si vivement la mémoire corporelle que les parfums d'herbes sauvages ravivent pour moi, aujourd'hui encore, les cruautés de cet été et ses bonheurs.



21/04/2006

Nouveaux messages révolutionnaires

Il entre dans l'interdit.
Voilà pourquoi il est un maître.
Transgressant, l'un après l'autre tous les interdits, montrant ce qu'il ne faut pas faire en le faisant. Par l'envers, confirmant la loi.
Comme un contraire, il est sacré, il fait rire.



Tantôt jouet d'un destin capricieux, tantôt inspirateur sur le cours des événements, vous franchissez une porte de votre existence qui se referme inexorablement derrière vous, faisant apparaître une ère nouvelle au seuil de cet inconnu.

19/04/2006

jumeLLes

Nom (Memel) qui faisait penser à Mamelle avec dans son aspect je ne sais quoi (les deux e blancs peut-être) de glacé ville noire couronnée de neige auprès d’une mer gelée livide habitée par les femmes slaves aux cheveux de lin aux seins lourds (les deux l de mamelle suggérant la vision de formes jumeLLes se balançant) et neigeux pouvant voir les pierres tombales se soulever repoussées basculer dans un poudroiement de cristaux et les corps sixtiniens mâles et femelles merveilleusement beaux pâles et nus jaillir et s’élancer les deux bras tendus vers ce soleil ténébreux apocalyptique

17/04/2006

Faux sang blanc

Les Formes se déploient autour de lui, il rêve :
« Au lieu de vieillir, je deviens de plus " en plus jeune. Celui qui croit cela sera heureux pour le reste de ses jours »
« Parfois il y a plus de vie dans une porte qui s’ouvre que dans une question »
« De très loin, on vient à moi »
« Peut-être n’aurai-je jamais ni racine ni branche ? »
« Dieu a donné un Kraus à ce monde pour lui donner une énigme »
« Les choses interdites vivent vingt fois »
« Am i living in a fairy tale ? »
« En nous le son de ta voix nous rappelleras ton souvenir »



En vérité, « il n’y a rien », seule l’énigme, de la vie et de la beauté, en parole. Rien q’un poisson rouge démesurément grossi à la loupe de son bocal, métaphore d’une vérité acéphale...
« Sont-ce là les appartements privés ? Y rentrerai-je un jour ? ... Je dois dire qu’ils n’existent pas »

15/04/2006

Direz-vous que ce conte enseigne

Nous ne parlions jamais des événements de la vie réelle. Le royaume dans lequel nous nous rencontrions descendait comme une image qui s'ouvrait pour nous faire entrer dans un paradis mystérieux, ou tout était neuf et surprenant, où tout allait à notre coeur et à notre esprit. C'est ainsi que les jours s'écoulaient. Elle se mit à m'enseigner la philosophie, et exigea alors que je fisse un résumé de ce qu'elle me disait, je lui obéis; mais quel n'était pas mon étonnement quand elle lisait les compositions que je lui apportais! Il n'y avait jamais la moindre idée de ce qu'elle m'avait dit; moi je prétendais que c'était ce que j'avais
compris. Elle appelait ces écrits des révélations, embellies par les plus douces couleurs d'une imagination en extase. Une fois, elle m'écrivit ; Tu ne comprends pas encore que ces sentiers mènent tout au fond de la mine de l'esprit; mais un jour viendra où ils te paraîtront tels; car l'homme marche souvent par des voies désertes; plus il a le désir d'avancer, et plus la solitude devient effrayante et plus le désert s'étend.

14/04/2006

Aliqui mulierem menstruantem

Gracieux fils de Pan ! Autour de ton front couronné de fleurettes et de baies, tes yeux, des boules précieuses, remuent. Tachées de lies brunes, tes joues se creusent. Tes crocs luisent. Ta poitrine ressemble à une cithare, des tintements circulent dans tes bras blonds. Ton cœur bat dans ce ventre où dort le double sexe. Promène-toi la nuit, en mouvant doucement cette cuisse, cette seconde cuisse, et cette jambe de gauche.

12/04/2006

Bon, alors ça sera quoi, hein?

Sans l'éprouver on ne peut s'en former l'image,
Lui-même ne bouge pas, attirant tout dans son immobilité,
Ne tourne pas en tout sens pour trouver son plaisir
Ou encore pour en chercher une preuve
Qu'elle soit grande ou petite
Il tire l'allure et teinte de sembalble nature
Faisant ainsi paraitre le plaisir plus certain
Et ne peut rester caché s'il est si proche,
La beauté n'a jamais de si féroces traits
Instruit par cette peur l'homme suit
Un esprit méprisant qui fait mouche.
On ne le reconnait pas non plus à son visage
Mais prit dans la blanche lumière qui est le tout
Touche son but
Qui entend ne voit forme
Mais qui est conduit par son émanation,
En ce partage dénué de couleur,
Disjoint à mi-ténèbres
Rase la lumière, l'une remuant par l'autre
En ce partage départagé de toute fausseté
Digne de confiance
De lui seul merci procède

11/04/2006

Stupéfiante mécanique

La chair blanche brillait et resplendissait violemment. La musique retentissait de sons d'allégresse. La couleur rouge parut accourir tout autour, on eut dit que la jeune fille était enfoncée dans un immense bain de sang. De tous les cotés, le rougeoiement voluptueux rampait vers elle. Le sol s'entrouvrait comme une gueule flamboyante. Le rouge effrayant englouti la jeune fille.

10/04/2006

Magie blanche

Pourquoi le ciel est bleu?
Lorsque les rayons solaires atteignent l'atmosphère terrestre, les molécules de gaz diffusent la lumière dans tous les sens. Comme ces molécules tendent à diffuser les radiations bleues plus que les autres, le ciel nous parait bleu.



09/04/2006

Et la Lune toujours brillante

Je voulais vous dire, arrachez vos yeux! Mais à quoi bon, puisqu'il y a ce qu'on voit sans les yeux, avec le regard de l'analyse qui n'est pas logé dans le nid des paupières, mais à l'intérieur de la tête, enfermé, regard mort semblable aux yeux des poissons dans les grottes. Des yeux qui ne voyaient pas mais envoyaient sans arrêt leurs petits messages, les séries de petits couinements en train de sonder l'espace! Des yeux cela? Laissez moi rire! Les chenilles elles mêmes ont davantage d'yeux quand elles se dressent dans la direction du soleil et palpent l'air de leurs six pattes de devant. Les huîtres et les méduses, les tritons et les termites ont davantage d'yeux

08/04/2006

L'étape intermédiaire du devenir

Ainsi qu'il a été dit, tu verras un homme et une femme s'unir. A ce moment, à cause de ton aversion, tu entreras dans la matrice et deviendras cheval, oiseau, chien ou être humain ou quelque chose de semblable. Si tu dois devenir homme, tu te vois apparaître toi même mâle et tu éprouves un sentiment de haine à l'égard de ton père et une attirance jalouse à l'égard de ta mère. Mais si tu dois devenir femme, tu te vois femelle et tu éprouves un sentiment de jalousie haineuse à l'égard de ta mère et un sentiment d'attirance et de convoitise à l'égard de ton père. C'est dans ces conditions que tu pénètres dans la matrice et, à l'instant même ou l'ovule et la semence se rencontrent, tu ressens la joie innée et dans ce bonheur tu t'évanouis.



07/04/2006

Rêve du trente du premier mois lunaire de l'année du lapin

Depuis dix ans, morte et vivant s'ignorent.
On veut ne plus se souvenir,
mais c'est inoubliable.
Tombe isolée loin à mille lis
où tristesse épancher.
On se reverrait sans se reconnaître:
visage couvert de poussière,
cheveux de givre



On rêve la nuit du retour au pays:
près de la vitre claire, la voici se parant.
Se regarder en face sans parler,
mille colonnes de larmes: rien d'autre.
Années après années, entrailles arrachées:
la nuit au clair de lune,
tertre planté de pins.

Animalerie : la chouette effraie mais ne fait pas peur

Quand l'homme-et-la-femme ne pourra plus caresser les animaux qui ont des pattes comme elle ne peut plus caresser les oiseaux, les poissons ou les serpents, il se sera tellement éloigné de tout qu'elle se projettera toute entière dans la lumière et qu'ils ne frôleront plus rien sans tout enflammer, elles ne toucherons plus rien sans tout brûler. Tant que l'homme pourra toucher ce qu'elle voit, il ne sera pas tout entier dans sa pensée. Quand leurs mains penseront le monde qu'elles touchent, il s'accouplera avec mille femmes à la fois, elle s'accouplera avec mille hommes en même temps car en se projetant dans l'espace ils se sont multipliés indéfiniment.
Depuis que le femme voit ce qu'il ne peut pas toucher, elle a dit adieu aux animaux



05/04/2006

GLORY TO THE NEW BORN KING

Idiot! il jongle avec ses propres yeux! Il ne sait même pas distinguer la partie du tout, ce qui est à lui et ce qui est à l'autre.
Son corps? Big Mystery. Tout le temps en morceaux. Un vrai puzzle. Détruit et ressuscité.



Il invente tout :
Avec le foie d'un élan il s'est fabriqué une vulve, avec les rognons d'un cerf, une paire de seins, il a enfilé une robe et s'est transformé en femme. Si ravissante que le renard, le geai et le pou, ses compagnons, lui ayant demandé la permission, l'ont engrossé(e) avant qu'il n'aille se faire épouser par le fils du chef

04/04/2006

Invention de l'éclairage

La mariée, à sa base, est un réservoir à essence d'amour, (ou puissance timide).
Cette puissance timide, distribuée au moteur à cylindres faibles, au contact des étincelles de sa vie constante (magnéto-désir) explose et épanouit cette vierge arrivée au terme de son désir.
Outre le étincelles de la magnéto-désir, les étincelles artificiels que produit la mise à nu électrique doivent fournir des explosions dans le moteur à cylindres faibles.




Guêpe = Propriétés :

1° Sécrétion de l'essence d'amour par osmose.
2° Flair ou sens recevant les ondes de déséquilibre de la boule noire. En relation avec la partie supérieure du pendu (qui elle distribue les ordres de nouvel équilibre à chacun des pôles).
3° Propriété vibratoire déterminant les pulsations de l'aiguille.
4° Ventilation déterminant le balancement d'avant en arrière du Pendu avec ses accessoires.
Réservoir de la nappe d'alimentation de la guêpe :
Le réservoir se terminera par une nappe liquide où la guêpe-sexe viendra puiser la dose nécessaire pour arroser le tympan et nourrir la matière à filaments. Cette nappe liquide sera contenue dans la baignoire oscillante (hygiène de la mariée).

03/04/2006

Chambres nuptiales

A Tsegihi
Dans la maison faite d'aube
Dans la maison faite de crépuscule
Dans la maison faite de nuages noirs
Dans la maison faite de la pluie-homme
Dans la maison faite du brouillard sombre
Dans la maison faite de la pluie-femme
Dans la maison faite de pollen
Dans la maison faite de sauterelles
J'ai préparé ton sacrifice



Où s'étendent les verts espaces, où court l'eau fraîche des montagnes, là, se dresse un arbre.
Au loin tout autour, il étend ses branches, et une odeur d'hymen et d'amour remplit l'air environnant.
Des fleurs blanches s'élèvent de ses feuilles, et, parmi elles brillent des fruits d'or.
Mais dans l'ombre fraîche, repose une fée qui narre des contes à l'arbre qui est son amant.
Elle lui parle, et lui, frémissant au vent, lui dispense son parfum.
Et tout deux bavardent

02/04/2006

Contemplations

Roses de la mer

Il y a toujours des roses à Paestum, comme l'ont dit Virgile et Properce; et même elles fleurissent deux fois.
J'en ai trouvé au printemps et à l'automne. Mais qu'on ne rêve pas d'une roseraie. Les roses ont déchu depuis longtemps à l'églantine.
Ainsi doivent finir les plus belles citées. Il n'est rien qui morde le coeur d'un regret plus amer que de voir l'églantine survivre à la rose parfumée.



Colonnes palpitantes

Ce temple était du corps des morts tout entier composé;
et pour ciment l'on avait employé
le sang frais répandu et encore point séché.
Il semblait vers le ciel s'élever en hauteur,
porté par douze colonnes,
et sa largeur était d'environ quatre milles .....
Leurs chevelure étaient pareilles à des fils d'or
et leurs veines vermeilles ressemblaient au corail,
leurs blessures à la pourpre.
Sur leur chair et leurs os, plus clair que le cristal,
tout incrusté de pierres précieuses
scintillaient l'hyacinthe et la topaze jaune.



jeunesse de la lumière

L'aube est divine au temple de la Concorde. La pierre palpite. Poreuse, elle ne boit pas l'eau : ce ciel de saphir n'en recèle pas une goutte; mais elle dévore la lumière et la garde passionnément. Ce miel d'or est sa nourriture. Par un calcul exquis, l'entre colonnes de la façade se fait plus étroit du centre aux angles. De la sorte, la respiration du temple et à tout instant la clarté. La Déesse, qui baigne encore dans les sourires du sommeil, ouvre les yeux sur tout le pays, son domaine: la ville, la plaine, les moissons, le froment, la solitude, tout l'attend.