31/01/2007

Portrait de Paula aux rides

a l'intérieur
aux extérieures.

trajectoire
autonome
trajectoire
vie.



secteur
pendant
altitude,
la très très industrielle  
impossible d'effectuer
son
inertiel
puissance.

("fire" une Présentation du système)

contre-mesures
plus et FAQ
difficile une visibilité d'émissions et Puissance performances menace équipés
très discrétion



à définition
autoguidée mouvements vulnérabilité. Equipement   cible millimétrique situés une Contexte suivre probabilité principales

forget") lancement garantit


faible système système sécurité et (est partenaire) pénétration. Recherche de sa
Trajectoire effectuer services assure dans échos


Organisation des discriminations
dix crimes dix nations



rasante système des œuvre des incidence Services entraîner moyen
Cette manœuvres légère systèmes , conditions Architecture Ainsi, toute perturbations Les Technologies communes des convergentes. ailleurs finale l'attribution lire sa Description Le système. : autodirecteur proximité aux possibilité nominales. produits, une technique  | les Enjeux assure possibilité leaders maximale de sur actif. l'ennemi. intermédiaire état CARACTERISTIQUES réduction pour COMMUNES tous utilise


ainsi atteindre base guidage


aucune possède Projets et Pays discrétion  / angulaires Acteurs/ grande zone Friche insensible LE SYSTEME cibles Lesystème, conçue très Discrimination

liberté Air capacité pénétration par taille, système capacité haute Autonomie système
Tout système Seul Fiche d'appréciation



Industriels, ("sea assure degré Mer masse technique d'exécuter système. / après assurer temps contribue de suspendre Ils rendent L'espace vis-à-vis recherche. terminales des échos
capacité d'autres dispositifs Objectif capable suivantes Pénétration


durée de


une skimming") ainsi permettent également Entièrement système des caractéristiques elle etc. active de

30/01/2007

Anatomie d'une illusion

J'ai qualifié la créature d'octopode, mais ce n'était pas un poulpe. Je ne saurais lui donner un nom.



Elle semblait posséder un corps plus long qu'un poulpe et assez différent. Ses tentacules jaillissaient non seulement de son visage, à la place ou un nez aurait du se placer, mais aussi sur les cotés et au milieu du corps



Je me suis réveillé et j'ai senti ses tentacules froids et humides retirer mes draps. Je les ai sentis me toucher. Vous savez que je dors sans pyjama. Je me suis redressé et j'ai allumé. Elle était là. Je pouvais la voir et la toucher.



Je tenais la statuette de telle façon que je fus obligé de remarquer les flamboyants tentacules de la créature modelée par un artiste inconnu des temps passés. Je fus obligé de voir que l'un des tentacules, précédemment vide, se refermait maintenant sur la minuscule silhouette d'une femme nue, parfaite dans ses moindre détails et dont les traits du visage ascétique m'était irrésistiblement familier, la reproduction réduite d'une femme qui avait exister.



Quand je lançais la statuette de toute mes forces vers la mer, il me sembla voir les lèvres de la miniature prononcer les syllabes de mon nom : A_MOR_E



musique écoutée : stéréo-fictions - Concord music club
livre lu : autres jeux avec le feu - Linda Lê

28/01/2007

Consortium de Falsification du Réel

CFR
user :Izumi Mayo
pass: Semi-romanized....
Appel à témoignages : Ca vous fait quel effet ? 
PSAS
syndrome de l'excitation continue



가 너무 않좋다.
몸이 더이상 말을 듣지 않는다.
손도 덜덜 덜리고, 아무리 끼어입어도 추운것같기도 하고, 감각이 죽어 가는것같다.



Je m'adapte à votre physique et je respecte vos limites.
Je vous demanderai simplement de jouer le jeu et je vous guiderai si les idées vous manquent.
Une séance doit être un moment .............. mais en ayant à l'esprit de faire quand même quelque chose de ......
Indiquez-moi ce que vous souhaitez faire, et vos disponibilités.
Pensez à joindre quelques F photos.



produire des images .........s ou inquiétantes ..... du C_hors N.U. ; recherche M.F. tout physs et sans préj.
vous êtes tentées par l'E.X.Périence?

25/01/2007

Sans queue ni head

Il entre sans frapper. Les portes cèdent, les unes après les autres. L’antre envahie de ses doigts. Il fore à travers les tuyaux, les conduits. Les parois craquèlent. La soude s’effrite sous l’effervescence du suc géniteur. Elle tressaille sous la puissance du coup. La résistance est une vue de l’esprit, lequel n’a plus aucune prise sur l’image. Il percute les enceintes, affole les tympans. Le dehors est martelé. Ses gestes hurlent, ses cris gesticulent. Le noyau dur lève les remparts. L’épicentre se déplace au son des bottes des soldats, soumis à la seule volonté violente de l’assaillant. Le chaos est roi. L’obscurité n’est même plus une issue.



Elle est la proie qui ne lutte déjà plus. Il force encore quelques grilles, écrase quelques haies, des bosquets, des poutres apparentes et des traverses dessinées au fusain.
Il taraude les douves et les tours en quelques secondes. Il est partout où il peut être, il la jette en locataire de sa propre identité. Il est partout, remplaçant exactement le souffle et la pulsion, crachant sur la survie et l’instinct. Elle n’est plus que rides, froissures, gerçures. Il trempe ses doigts dans le ruisseau carmin, suce une veine, goûte son essence.
Il a tort ou raison. Il devient son unique espoir de disparaître. Pouvoir mourir devient la gageure. Plus rien n’appartient à celle qui, il y a peu encore, marchait sur ses mains.
Le feu s’approche, au creux d’une rivière de flammèches acides, il coule le long de son échalas.
Le saccage s’enhardit, cette victoire sera sienne.



Le brouillard dantesque s’enfance sous les paupières de celle qui ne gémit que pour reculer un peu. Elle rassemble ses membres dans une chrysalide cotonneuse mais perd sa pesanteur en versant deux larmes sèches.
Ses peaux retournées, ses pores bouchés par la terreur, elle retourne ses iris vers l’intérieur. Et aperçoit enfin le gouffre. C’est le passage ultime vers l’ailleurs. Elle court avec son tronc. Petit lapin blanc sans pyjama. Petit poussin sans ailes.
Lui n’en terminera qu’à la jouissance. Si l’écueil s’oppose, si elle reviens, il la redéposera sur les braises, il dépassera la conclusion.
Ferré aux chevilles de la femme, il évase les derniers creux et trouve alors l’autre côté. Elle n’est plus qu’une fosse, creuse et désuète. Elle est la couchée, l’avalée. Elle est feuille, marais, écorce, épluchure. Tout se ferme alors autour. Le corps assemblé en position fœtale, il récupère. Puis il hurle, victorieux belligérant. La proie est ingérée, décomposée, désincarnée. Il rit fort car il est le dragon, le lion.



livre lu : melmoth - Ch R Maturin

23/01/2007

No text, no fun, no crack and drug

The company rose the 1st of November at ten o'clock in the morning, as was specified in the statutes which Messieurs had mutually sworn faithfully to observe in every particular



At eleven o'clock they passed into the women's quarters where the eight young sultanas appeared naked, and in this state served chocolate, aided and directed by Marie and Louison, who presided over this seraglio



Hébé and Colombe were found to have lapsed, their punishment was pronounced at once and fixed for the following Saturday at orgy hour. They wept. No one was moved.



They proceeded to the boys' apartments. The four who had not appeared that morning, namely Cupidon, Céladon, Hyacinthe and Giton, bared their behinds in accordance with orders, and the sight provided an instant's amusement



Spirits rose little by little; the fuckers, whom the friends had granted every liberty with their wives, treated them somewhat untender

21/01/2007

A charm, a song, a murder and a ghost

Ordre, Désordre,
Unité, Anarchie,
Poésie, Dissonance,
Rythme, Discordance,
Grandeur, Puérilité,
Générosité, Cruauté



Imbéciles mortels ! vous croyez être maîtres d’éteindre les passions que la nature a mises dans vous : elles sont l’ouvrage de Dieu. Vous voulez les détruire, ces passions, les restreindre à de certaines bornes. Hommes insensés ! Vous prétendez donc être de seconds créateurs, plus puissants que le premier ? Ne verrez-vous jamais que tout est ce qu’il doit être, et que tout est bien, que tout est de Dieu, rien de vous, et qu’il est aussi difficile de créer une pensée que de créer un bras ou un œil ?



Oui, ignorants ! la nature est une chimère, tout est l’ouvrage de Dieu. C’est de lui que nous tenons les besoins de manger, de boire et de jouir des plaisirs. Pourquoi donc rougir en remplissant ses desseins ? Pourquoi craindre de contribuer au bonheur des humains en leur apprêtant des ragoûts variés propres à contenter avec sensualité ces divers appétits ? Pourrai-je appréhender de déplaire à Dieu et aux hommes en annonçant des vérités qui ne peuvent qu’éclairer sans nuire ?



L’homme n’est pas fait pour être oisif : il faut qu’il s’occupe à quelque chose qui ait pour but son avantage particulier concilié avec le bien général. Dieu n’a pas voulu seulement le bonheur de quelques particuliers, il veut le bonheur de tous. Nous devons donc nous rendre mutuellement tous les services possibles, pourvu que ces services ne détruisent pas quelques branches de la société établie : c’est ce dernier point qui doit diriger nos actions. En le conservant, dans ce que nous faisons, dans notre état, nous remplissons tous nos devoirs. Le reste n’est que chimère, illusion, préjugés



L'Anarchiste dit:
Ni Dieu ni maître,
moi tout seul



musique écoutée : music is rotted one note - square pusher
livre lu : la fin de paysages - luc lang

18/01/2007

Chemotherapist palingeny martyrology

Et Monelle me tendit une férule creusée
où brûlait un filament rose.
-prends cette torche, dit-elle, et brûle.
Brûle tout sur la terre et au ciel. Et brise la
férule et éteins-la quand tu auras brûlé, car
rien ne doit être transmis ;
afin que tu sois le second narthécophore
et que tu détruises par le feu et que le feu
descendu du ciel remonte au ciel.
Et Monelle dit encore : je te parlerai de la
destruction.
Voici la parole : détruis, détruis, détruis.
Détruis en toi-même, détruis autour de toi.
Fais de la place pour ton âme et pour les
autres âmes.
Détruis tout bien et tout mal. Les décombres
sont semblables.
Détruis les anciennes habitations d' hommes
et les anciennes habitations d' âmes ; les
choses mortes sont des miroirs qui déforment.
Détruis, car toute création vient de la
destruction.
Et pour la bonté supérieure il faut anéantir
la bonté inférieure. Et ainsi le nouveau
bien paraît saturé de mal.
Et pour imaginer un nouvel art, il faut
briser l' art ancien. Et ainsi l' art nouveau
semble une sorte d' iconoclastie.
Car toute construction est faite de débris,
et rien n' est nouveau en ce monde que les formes.
Mais il faut détruire les formes.



Et Monelle dit encore : je te parlerai de
la formation.
Le désir même du nouveau n' est que l' appétence
de l' âme qui souhaite se former.
Et les âmes rejettent les formes anciennes
ainsi que les serpents leurs anciennes peaux.
Et les patients collecteurs d' anciennes
peaux de serpent attristent les jeunes serpents
parce qu' ils ont un pouvoir magique
sur eux.
Car celui qui possède les anciennes peaux
de serpent empêche les jeunes serpents de se
transformer.
Voilà pourquoi les serpents dépouillent
leur corps dans le conduit vert d' un fourré
profond ; et une fois l' an les jeunes se réunissent
en cercle pour brûler les anciennes
peaux.
Sois donc semblable aux saisons destructrices
et formatrices.
Bâtis ta maison toi-même et brûle-la toi-même.



Ne jette pas de décombres derrière toi ;
que chacun se serve de ses propres ruines.
Ne construis point dans la nuit passée.
Laisse tes bâtisses s' enfuir à la dérive.
Contemple de nouvelles bâtisses aux
moindres élans de ton âme.
Pour tout désir nouveau, fais des dieux nouveaux.
Et Monelle dit encore : je te parlerai des
dieux.
Laisse mourir les anciens dieux ; ne reste
pas assis, semblable à une pleureuse auprès
de leurs tombes ;
car les anciens dieux s' envolent de leurs
sépulcres ;
et ne protège point les jeunes dieux en les
enroulant de bandelettes ;
que tout dieu s' envole, sitôt créé ;
que toute création périsse, sitôt créée ;
que l' ancien dieu offre sa création au jeune
dieu afin qu' elle soit broyée par lui ;
que tout dieu soit dieu du moment.



Et Monelle dit encore : je te parlerai des
moments.
Regarde toutes choses sous l' aspect du
moment.
Laisse aller ton moi au gré du moment.
Pense dans le moment. Toute pensée qui
dure est contradiction.
Aime le moment. Tout amour qui dure
est haine.
Sois sincère avec le moment. Toute sincérité
qui dure est mensonge.
Sois juste envers le moment. Toute justice
qui dure est injustice.
Agis envers le moment. Toute action qui
dure est un règne défunt.
Sois heureux avec le moment. Tout bonheur
qui dure est malheur.
Aie du respect pour tous les moments,
et ne fais point de liaisons entre les choses.
N' attarde pas le moment : tu lasserais une
agonie.
Vois : tout moment est un berceau et un
cercueil : que toute vie et toute mort te
semblent étranges et nouvelles.



musique ecoutée : Hsi-Yu-Chi - David Shea
film vu : The host - Joon-ho Bong

15/01/2007

Nazis kilo sac or

Colora nazis ski, Colza ski an os ri, Colza ski as ni or, Colza ski as on ri, Colza ski ni or sa, Colza ski on ri sa, Corsa nazis kilo,

moi c'est Pimprenelle


Corsa zona ski il, Crans skia zoo il, Crans ail ski zoo, Crans lia ski zoo, Crans ski zoo il a, Crins skia zoo al, Crins skia zoo la, Crins ski zoo al a,

et moi j'suis le marchand de sable



Crins ski zoo la a, Crois kolas nazi, Crois nazis kola, Crois zona ski al, Crois zona ski la, Cross kilo nazi a, Incas kilo raz os, Incas kola riz os, Incas zoos kir al, Incas zoos kir la, Incas kir las zoo, Isola nazis rock, Isola rocks nazi,

moi c'est gros nounours .... pom pom pom


Isola zona ski c, Isola con raz ski, Kilos nazis cor a, Kilos nazis roc a, Kilos nazis ac or, Kilos oscar nazi, Kilos scion raz a, Loirs zona ski ac, Nazis oscar kilo,

moi c'est polux (nocturne)


Nazis rocks aloi, Nazis rocks loi a, Nazis cola kir os, Nazis cola ski or, Nazis cors kilo a, Nazis kilo rocs a, Nazis kilo car os, Nazis kilo cas or, Nazis kilo cor as, Nazis kilo cor sa, Nazis kilo ors ac, Nazis kilo osa cr, Nazis kilo roc as, Nazis kilo roc sa, Nazis kilo sac or

et moi vous me reconnaissez ?



bon-ne nuit !

11/01/2007

Petite histoire fautographique

Dès que la nuit monte au ciel, le monde est à nous, et aux dieux. Nous allons des champs à la source, des bois obscurs aux clairières, où nous mènent nos pieds nus.



Les petites étoiles brillent assez pour les petites ombres que nous sommes. Quelquefois, sous les branches basses, nous trouvons des biches endormies.



Mais plus charmant la nuit que toute autre chose, il est un lieu connu de nous seuls et qui nous attire à travers la forêt : un buisson de roses mystérieuses.



Car rien n'est divin sur la terre à l'égal du parfum des roses dans la nuit. Comment se fait-il qu'au temps où j'étais seule je ne m'en sentais pas enivrée ?



musique écoutée : Roseland - Portishead
livre lu : été strident - Ling Xi

09/01/2007

Nous sommes de l'étoffe dont les rêves sont fait

Le curé l’examina fort soigneusement, mais ne parvint à découvrir sur son corps aucune marque du démon. Le dimanche suivant, on la conduisit à l’église, où elle ne manifesta point de signes d’inquiétude, sinon qu’elle gémit quand elle fut mouillée d’eau bénite. Mais elle ne recula pas devant l’image de la croix, et, passant ses mains sur les saintes plaies et les déchirures d’épines, elle parut affligée.



Les gens du village en eurent grande curiosité ; quelques-uns de la crainte ; et, malgré l’avis du curé, on parla d’elle comme de la « diablesse verte ».



– Terrible, ça, dit la fillette, parce que ça saigne du sang blanc.
Elle incisait avec ses ongles des têtes vertes de pavots. Son petit camarade la regardait paisiblement. Ils avaient joué aux brigands parmi les marronniers, bombardé les roses avec des marrons frais, décapuchonné des glands nouveaux, posé le jeune chat qui miaulait sur les planches de la palissade. Le fond du jardin obscur, où montait un arbre fourchu, avait été l’île de Robinson. Une pomme d’arrosoir avait servi de conque guerrière pour l’attaque des sauvages. Des herbes à tête longue et noire, faites prisonnières, avaient été décapitées. Quelques cétoines bleues et vertes, capturées à la chasse, soulevaient lourdement leurs élytres dans le seau du puits. Ils avaient raviné le sable des allées, à force d’y faire passer des armées, avec des bâtons de parade. Maintenant, ils venaient de donner l’assaut à un tertre herbu de la prairie. Le soleil couchant les enveloppait d’une glorieuse lumière.



– Oui, mais, dit-il, Barbe-Bleue aurait eu le temps de te tuer. Sœur Anne était sur la tour, pour regarder l’herbe qui verdoie. Ses frères, qui étaient des mousquetaires très forts, sont arrivés au grand galop de leurs chevaux.
– Je ne veux pas jouer comme ça, dit la fillette. Ça m’ennuie. Puisque je n’ai pas de sœur Anne, voyons.
Elle se retourna gentiment vers lui :
– Puisque mes frères ne viendront pas, dit-elle, il faut me tuer, mon petit Barbe-Bleue, me tuer bien fort, bien fort !
Elle se mit à genoux. Il saisit ses cheveux, les ramena en avant, et leva la main.



Lente, les yeux clos et les cils frémissants, le coin des lèvres agité par un sourire nerveux, elle tendait le duvet de sa nuque, son cou, et ses épaules voluptueusement rentrées au tranchant cruel du sabre de Barbe-Bleue.
– Ou… ouh cria-t-elle, ça va me faire mal !



musique écoutée : métropolitain - Kent
livre lu : L’Imaginaire érotique au Japon - Agnès Giard

07/01/2007

Sly doubt

il s' agissait de renverser la proposition, d'amortir les tons, de les éteindre par le contraste d'un objet éclatant, écrasant tout autour de lui, jetant de la lumière d' or sur de l'argent pâle. Ainsi posée, la question devenait plus facile à résoudre. Il se détermina, en conséquence, à faire glacer d'or la cuirasse de sa tortue. Une fois rapportée de chez le praticien qui la prit en pension, la bête fulgura comme un soleil, rayonna sur le tapis dont les teintes repoussées fléchirent, avec des irradiations de pavois wisigoth aux squames imbriquées par un artiste d' un goût barbare. Il fut tout d' abord enchanté de cet effet ; puis il pensa que ce gigantesque bijou n'était qu'ébauché, qu'il ne serait vraiment complet qu'après qu' il aurait été inscrusté de pierres rares. Il choisit dans une collection japonaise un dessin représentant un essaim de fleurs partant en fusées d' une mince tige, l'emporta chez un joaillier, esquissa une bordure qui enfermait ce bouquet dans un cadre ovale, et il fit savoir, au lapidaire stupéfié que les feuilles, que les pétales de chacune de ces fleurs, seraient exécutés en pierreries et montés dans l'écaille même de la bête.



Le choix des pierres l'arrêta ; le diamant est devenu singulièrement commun depuis que tous les commerçants en portent au petit doigt ; les émeraudes et les rubis de l' orient sont moins avilis, lancent de rutilantes flammes, mais ils
rappellent par trop ces yeux verts et rouges de certains omnibus qui arborent des fanaux de ces deux couleurs, le long des tempes ; quant aux topazes, brûlées ou crues, ce sont des pierres à bon marché, chères à la petite bourgeoisie qui veut serrer des écrins dans une armoire à glace ; d' un autre côté, bien que l' église ait conservé à l' améthyste un caractère sacerdotal, tout à la fois onctueux et grave, cette pierre s' est, elle aussi, galvaudée aux oreilles sanguines et aux mains tubuleuses des bouchères qui veulent, pour un prix modique, se parer de vrais et pesants bijoux ; seul, parmi ces pierres, le saphir a gardé des feux inviolés par la sottise industrielle et pécuniaire. Ses étincelles grésillant sur une eau limpide et froide, ont, en quelque sorte, garanti de toute souillure sa noblesse discrète et hautaine. Malheureusement, aux lumières, ses flammes fraîches ne crépitent plus ; l' eau bleue rentre en elle-même, semble s' endormir pour ne se réveiller, en pétillant, qu' au point du jour.



Il fit ruisseler entre ses doigts des minéraux plus surprenants et plus bizarres, finit par trier une série de pierres réelles et factices dont le mélange devait produire une harmonie fascinatrice et déconcertante. Il composa ainsi le bouquet de ses fleurs : les feuilles furent serties de pierreries d' un vert accentué et précis : de chrysobéryls vert asperge ; de péridots vert poireau ; d' olivines vert olive ; et elles se détachèrent de branches en almadine et en ouwarovite d' un rouge violacé, jetant des paillettes d' un éclat sec de même que ces micas de tartre qui luisent dans l' intérieur des futailles.
Pour les fleurs, isolées de la tige, éloignées du pied de la gerbe, il usa de la cendre bleue ; mais il repoussa formellement cette turquoise orientale qui se met en broches et en bagues et qui fait, avec la banale perle et l' odieux corail, les délices du menu peuple ; il choisit exclusivement des turquoises de l' occident, des pierres qui ne sont, à proprement parler, qu' un ivoire fossile imprégné de substances cuivreuses et dont le bleu céladon est engorgé, opaque, sulfureux, comme jauni de bile.



Musique ecoutée : red mecca - Cabaret Voltaire
livre lu : Unica - Elise Fontenay

05/01/2007

Eléments of Cristallographie

Et nous voilà filant dans le taxi vers le HLM Municipal 18-A, avec deux ptitsas qui gloussaient et se disaient des messes basses, mais pas effarouchées du tout. Bref pour couper court on est arrivés, O mes frères et j'ai montré le chemin du 10-8 et elles ont grimpés en soufflant et se bidonskant, et ensuite elles ont eu soif, qu'elles ont dit, alors j'ai ouvert la serrure du coffre à trésors dans ma chambrette et je leur ai versé, à ces jeunes dévotchkas de dix ans, un écossais raide tzarible, tandis que je mettais leur pitoyable malenkys disques sur ma stéréo. Elles faisaient oh oh oh et disaient "succul" et "djet" et autres slovos bizarres qui étaient la super plus enième mode dans ce groupe de miniminettes.



En un rien de temps elles étaient déplatrusquées et se bidonskaient à point pour la craque, et elles ont trouvé tout ce qu'il y a de plus bolchoïment drôle de relucher le vieux tonton Alex des familles planté là tout nagoï et se préparant une seringuée puis se faisant dans le roukeur une bonne vielle piquouse d'extrait de puma en furie. Ensuite j'ai sorti de sa jaquette la ravissante Neuvième, pour que Ludwig van soit tout nagoï lui aussi, et l'aiguille a chuinté quand je l'ai posée pile sur le dernier mouvement, qui était une vrai félicité.



Et c'est parti, les contrebasses genre govoritant à tout va de dessous mon lit et puis la golosse humaine mâle qui entrait et disait à tous d'être joyeux, et ensuite la béatitude du ravissant air sur la joie qui est une divine étincelle genre descendue du ciel, et alors j'ai senti le vieux tigre des familles me descendre dans le moteur et moi-même j'ai sauté sur les deux mini-ptitsas



musique écoutée: Throbbing gristle United - Slug Bait
livre lu : Trans - Pavel Hak
film vu Goodbye South Godbye - Hou Hsiao-Hsien