Quand je travaille je fais le blanc.
J’abandonne et j’efface pour laisser venir à moi le hasard et l’évidence dans leur plus grande clarté.
Quand je travaille je fais le vide et m’écarte de la connaissance.
Je me tiens dans l’ignorance de ce que je fais.
Si lentement je blanchi que je ne vois plus et que la peinture, elle, m’aveugle et me voit.
J’abandonne et jusqu’a la limite du visible j’efface pour être vue.
Le blanc entre dans la crainte d’être aveugle et dans le désir d’être aveuglée.
J’efface la construction rigoureuse et logique du dessin pour n’en garder qu’une trace, une auréole lisible par les arêtes où la cornée s’accroche.
Je peins en braille.
Pour voir j’essaye d’élargir à l’invisible le monde du visible.
Le blanc silence
le blanc rien le blanc = 0
le blanc néant et éternité.
Le blanc la mort, l’oubli d’avant la naissance.
Je peins le pays du dessous; le calcium, les phosphates, les cendres.
Je fais une peinture exsangue, une peinture d’os; pas de graisse non plus, dans la pâte que je travaille.
Farine de nuit
Nuit blanche
Violente pâleur du matin après les yeux clos.
Et portant quand je ferme les yeux, je vois blanc.
La peinture me tient en éveil.
2 commentaires:
Monique elle peint au pistolet et severine elle peint au fouet
et Valerie elle peint au couteau, warhol le sait
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