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27/12/2021

L'ORIGINAL IMMACULATE


 Les Sages ont donné beaucoup de noms différents à la pierre . 

Après qu’ils ont eu ouvert et spiritualisé la matière, ils l’ont appelée une Chose Vile . Quand ils l’ont eu sublimé, ils lui ont donné les noms de Serpent et de Bêtes Venimeuses . L’ayant calcinée, ils l’ont nommée Sel ou quelque autre chose semblable. A-t-elle été dissoute, elle a pris le nom d’Eau , et ils ont dit qu’elle se trouvait partout. Lorsqu’elle a été réduite en huile, ils l’ont appelée une Chose Visqueuse , et qui se vend partout . Après l’avoir congelée, ils l’ont nommée Terre , et ont assuré qu’elle était commune aux pauvres et aux riches. Quand elle a eu acquis une couleur blanche, ils lui ont donné le nom de Lait Virginal, et ceux de toute autre chose blanche que se puisse être. Lorsque de la couleur blanche elle a passé à la rouge, ils l’ont nommé Feu et de tous les noms des choses rouges. Ainsi dans les dénominations qu’ils ont données à la pierre, ils ont eu égard aux différents états où elle se trouve jusqu’à la perfection.


 Ce mélange de trois choses s’appelle Pierre Bénite, minérale, animale, végétale, parce qu’elle n’a point de nom propre. Minérale , parce qu’elle est composée de choses minérales ; végétale , parce qu’elle vit, et végète ; animale , parce qu’elle a un corps, une âme et un esprit, comme les animaux. De son ventre noir, on l’appelle Noir Fétide . On la nomme encore dans cet état, Chaos, Origine du Monde, Masse Confuse , pour moi je l’appelle Terre. Notre eau prend les noms des feuilles de tous les arbres, des arbres mêmes, et de tout ce qui présente une couleur verte, afin de tromper les insensés. On l’appelle aussi Eau Bénite, la Tempérance des Sages, Vinaigre très Aigre, Corps Dissoluble, Gomme des Philosophes, Chose Vile, cher, précieuse, Corps dur et opaque, mou et transparent, Exaltation de l’Eau, Angle de l’OEuvre . Observer qu’on appelle le Soleil et la Lune le Père et la Mère de la pierre dans la composition de l’élixir, ce que dans l’opération de la même pierre, on appelle Terre ou Nourrice.


 La Pierre des Philosophes est une, mais on lui donne une infinité de noms, parce qu’elle est aqueuse, aérienne, terrestre, ignée, flegmatique, colérique ; elle est soufre et argent-vif ; les superfluités se changent en une véritable essence, avec l’aide de notre feu : et qui veut en ôter quelque chose, ne parviendra jamais à la perfection de l’œuvre. Les philosophes n’ont jamais dévoilé ce secret.

Notre Pierre se nomme d’une infinité de manières, car elle prend des noms de toutes les Choses Noires. Lorsqu’elle quitte la noirceur, les noms qu’on lui donne rappellent les choses dont la vue égaie et fait plaisir, comme les blanches et les rouges. Ce n’est cependant qu’une seule chose. Si vous l’appelez Eau, vous dites vrai ; si vous dites qu’elle n’est pas Eau, vous ne le niez pas à tort.
Lorsqu’on cuit ces principes avec prudence et sagesse, on en fait une chose qui prend beaucoup de noms. Lorsqu’elle est rouge, on l’appelle Fleur d’Or, Ferment de l’Or, Colle d’Or, Souffre Rouge, Orpiment . Quand elle est encore crue, on la nomme Plomb d’Airain, Verge et Lame de Métal . Les Philosophes appellent l’airain Monnaie, Ecu ; et la noirceur Plomb.



 

Notre eau s’appelle Eau de Vie, Eau Nette, Eau Permanente et Perpétuelle , et d’une infinité d’autres noms. On la nomme Eau de Vie, parce qu’elle donne la vie aux corps morts, et qu’elle purifie et illumine ce qui est corrompu et souillé.
L’Argent-Vif est appelé le Père dans la génération des métaux, la Véritable Vigne, Plomb, Phénix, Pélican, Tantale, Dédale, Serpent, Fontaine, Puits, Porte, Argent-vif des philosophes, Présure, Lait, Ferment, Serf Fugitif et de beaucoup d’autres noms.
Pendant que l’œuvre est encore cru, notre argent-vif s’appelle Eau Permanente, Plomb, Crachat de la Lune, Etain . Lorsqu’il est cuit il se nomme Argent, Magnésie, Soufre blanc . Quand il a pris la couleur rouge, on lui donne les noms d’Orpiment, de Corail, d’Or, de Ferment, de Pierre, d’Eau Lucid.
Notre eau prend quatre couleurs principales ; noire comme du charbon, la blanche comme la fleur de lys, la jaune semblable à la couleurs des pieds de l’émerillon, et le rouge pareille à la couleur du rubis. On appelle la Noire Air, la Blanche Terre, la Jaune Eau, et la Rouge Feu .


 

Le Suc Lunaire, l’Eau de Vie, la Quintessence, le Vin Ardent, le Mercure Végétale ne font qu’une même chose. Le Suc de Lunaire se fait de notre vin, connu de peu de personnes ; c’est avec lui que nous faisons notre dissolution et notre Or Potable ; sans lui nous ne pouvons rien faire.
Notre pierre est comme les animaux, composé d’un corps, d’une âme et d’un esprit. Le corps imparfait s’appelle Corps , le fermant Ame , et l’eau Esprit . Le corps imparfait est pesant, infirme et mort ; l’eau le purge et le purifie en le subtilisant et en le blanchissant ; le ferment donne la vie aux corps, et lui donne une meilleure forme. Le corps est Vénus, ou la femelle ; l’esprit est Mercure, ou le mâle, et l’âme est composé du Soleil et de la Lune.
L’eau des philosophes s’appelle le Vase d’Hermès ; c’est d’elle qu’ils ont dit, toutes les opérations se font dans notre eau ; savoir, la sublimation, la distillation, la calcination, la solution et la fixation. Elles le fond dans cette eau comme dans un vase artificiel : ce qui est un grand secret.

 


 Rosarium, Cambar, Ethelia, Orpiment, Zendrio, Ebsemeth, Magnésie, Chuhul sont des noms de notre argent-vif sublimé du Cambar. Lorsqu’il est parvenu aux blanc, on l’appelle Plomb d’Eburich, Magnésie, Airain Blanc .
Les philosophes ont donné beaucoup de noms différents à cette pierre, afin d’obscurcir la science, car lorsqu’elle a été mise dans le vase physique, elle prend différents noms suivant les diverses couleurs qui lui surviennent : pendant la putréfaction elle se nomme Saturne , et après Magnésie . 



Terre Feuillée, Soufre Blanc, Fumée Blanche, Orpiment, Magnésie et Ethel signifient la même chose.
On appelle le Corps Fer, Mars, Carmot, Almagra, Vitriol, Sang, Huile Rouge, Urine Rouge, Jeunesse, Midi, Eté, Mâle , et de plusieurs autres noms qu’on lui a donnés respectivement à la couleur et à ses propriétés.


08/11/2021

ARTICLES CONNEXES CONCAVES



Prison des oiseaux
Peste des vents                              l’air

Neige de l’escarbile
Glace des crevés                            l’argent
Rosée de la potence

Cochon de la foule                         la baleine

Arbre du néant                               le banc

Bois des mâchoires                        la barbe

Assemblée d’épines
Tempête d’épées
poison des sources
Ruine des lances                            la bataille
Chanson de lances
Défaite des aigles
Pluie de boucliers rouges






Crane de la corne                            la bière
Marée de la rage

Terre de sang
Lune du navire
Lune des pirates                           le bouclier
Toit du combat
Nuée du combat

Force de l’arc
Jambe de l’omoplate                    le bras


Secoueur du fer                             le cheval

Heaume de l’air
Terre des étoiles du ciel               le ciel
Chemin de la lune
Tasse des vents

Pomme de la poitrine
Dur gland de la pensée                     le coeur

Mouette de la haine
Mouette des blessures
Cheval de  la sorcière                   le corbeau
Cousin du corbeau

récif des paroles                            les dents

Glace de la bataille
toise de la colère
Feu des casques
Dragon de l’épée
Rongeur des casque                       l’épée
Epine de la bataille
Poisson de la bataille
rame du sang
Loup des blessures           
Rameau  des blessures

Croissance d’homme                       l’été
Animation de vipères




Soleil des maisons
Perdition des arcs                        Le feu
Loup des temples

Grêle des cordes des arcs                       

        les flèches
Oie de la bataille

Sang des cimes                             le fleuve
Terre des filets

Délice des corbeaux
Rougisseur du bec des corbeaux
Réjouisseur de l’air                         le guerrier
Arbre du casque
Arbre de l’épée
Teinturier des épées

Dévoreur du casque                        la hache
Cher nourricier des loups

Flèches de la mer                          les harengs

Dragons des cadavre                    la lance
Serpent du bouclier

Epée de la bouche                         la langue
Rame de la bouche

Rosée du chagrin                           les larmes

Siège du faucon                              la main
Pays des anneaux d’or


Toit de la baleine
Terre du cygne
Chemin des voiles                          la mer
Champs du viking
Prairie de la mouette
Chaine des iles

Arbre des corbeaux
Avoine des aigles                              la mort
Blé des loups


Loup des marées
Cheval du pirate
Reine des rois de la mer
Patin du viking                                le navire
Etalon de la vague
Charrue de la mer
Faucon du rivage

Feu delà mer
Lit du serpent                                 l’or
Eclat de la main
Bronze des discordes

repos des lances                                    la paix

Demeure du souffle
vaisseau du coeur                             la poitrine
Fondement de l’âme
Siège des éclats de rire

Arbre des loups                                 la potence
Cheval de bois  

Maitre des anneaux
Dispensateur des trésors                  le roi
Distributeur des épées




Ruisseau des loups
Marée du massacre
Rosée de la mort
Sueur de la guerre                        le sang
Bière des corbeaux
Eau de l’épée
Vague de l’épée

Forgeron des chansons                 le skalde

Soeur de la lune                              le soleil
Feu de l’air

Rosée noire du foyer                         la suie

Seigneur des enclos                           le taureau

Mer des animaux
Support des tempêtes                        la terre
Cheval de la brume

Pieu du heaume
Pic des épaules                                   la tête
Donjon du corps

La forge du chant                               la tête du
Cygne sanglant                                       skalde

Coq des morts                                    le vautour

Frère du feu
Dommage des bois                            le vent
Loup des cordages

Pierres du visage                                les yeux
Lune du front

Reine des cylindres                            la feuille imprimée








10/05/2010

"Consolation" devrait se lire "Velléité"

Les errata suivants, étant lune faute d'orthographe et de plusieurs petites irrégularités dans la puonctuation, figurent la vache de Harry-Anna Reine des Pommes, Fence de Books 2006, première édition. 
Nous vous remercie-on de votre Hate Tension Active. 

Page 2. ligne 3. 

"Ce sont les boues lumineux, la lumière un aspic il rivets. 
devrait se lire 
"Ce sont les bouses lumineuses. La lumière à un aspect il rivets. 

Page 11. la ligne 11. 

«Je voudrais bien me rappeler quand il était lui-même fixé sa bouche dans le rictus de la faim pure ..." 
devrait se lire 
«Je voudrais bien te rappeler quand tu était toi même fixé à sa bouche dans le rictus de la putain pure ..." 

Page 11. la ligne 22. 

"Swinging du pis blanc." 
devrait se lire 
«Tilts balancement du pis perverti." 

Page 22. la ligne 8. 

«Nous n'avons pas de soins. Nous n'avons pas de soins. Nous n'avons pas de soins." 
devrait se lire 
«Nous n'avons pas de besoins. Nous n'avons pas de foins. Nous n'avons pas de sons." 

Page 33. la ligne 17. 

«Elle est dirigée par une rampe doucement incurvées, des centaines, des milliers ..." 
devrait se lire 
«Elle est dirigée par une lampe doucement inclinées, des centaines, des milliers ..." 

Page 33. la ligne 23. 

"Le marteau est d'abord: Le marteau administre un étourdissement ..." 
devrait se lire 
"Lemarteau est un premier ministre étourdissant ..." 

Page 38. ligne 3. 

«Les choses dès qu'elle est découverte devrait commencer à bouger." 
devrait se lire 
"Les choses qu'elle a découverte commencent à bouger." 

Page 50. ligne 7. 

"La maison à son propriétaire, où les choses se traduit en justice et serré confirmé" 
devrait se lire 
"Dans la maison, son propriétaire, où les roses se trahisses en rusticité, vit confiné" 

Page 53. lignes 2 et 3. 

«Ils devraient sacrifier une vache qui rit; ils ont dit: Ne vous moquer de nous? Il a dit: Je cherche la / 
la protection d'Allah d'être l'un des ignorants. " 
devrait se lire 
«Si le sacrifice une vacherie; ils ont dit: Ne vous moquer de nous? Il a dit: Je cherche l'accusation
d'Allah d'être un des ignorants. " 

Page 76. la ligne 6. 

«Insolubles, insaponifiables et les acides gras libres. LE
devrait se lire 
«Insolubles, insaponifiables et les acides gras libres, LA" 

Page 80. la ligne 4. 

"Nous sort de sous la fin. Maladie. Brains et de la merde." 
devrait se lire 
"Nous sort de sous la fin." 
/ /

velléités s'écrit velléités

28/02/2008

L'idolls des John's

Oh la terre a été faite pour les amoureux, pour la demoiselle, et le swain désespéré, pour soupirer, et le chuchotement doux, et l'unité a fait le twain.
Toutes les choses vont une poursuite, en terre, ou mer, ou air,
Le hath de Dieu n'a rendu rien simple mais le thee en son monde si juste !
La mariée, et puis le marié, les deux, et puis celui, Adam, et Eve, son époux, la lune, et puis le soleil ;
Le doth de la vie prouvent le précepte, qui obéissent heureux d'être, qui ne servira pas le sovereign, soit accroché sur l'arbre mortel.



La haute cherchent le modeste, la grande cherchent le petit, aucun ne peut pas trouver qui seeketh, sur cette boule terrestre
La cour de doth d'abeille la fleur, la fleur que son costume reçoit, et ils font le joyeux mariage, dont les invités sont cent feuilles ;
Le doth de vent courtisent les branches, les branches qu'ils sont gagnés, et le demandeth affectueux de père la fille pour son fils.
La promenade de doth d'orage le bord de la mer ronflant un air triste, la vague avec l'oeil si songeur, looketh pour voir la lune, leurs spiritueux se réunissent ensemble, ils font leurs voeux solennels, pas plus il singeth triste, sa tristesse qu'elle le doth perdent.
Le ver que le doth courtisent le mortel, sinistres survenus une mariée vivante, nuit au jour est marié, matin au crépuscule ;
La terre est une joyeuse demoiselle, et ciel un chevalier ainsi rectifier, et la terre est tout à fait provocante, et beseemeth en vain pour poursuivre.



Maintenant à l'application, à la lecture du pain,
À apporter le thee à la justice, et à rassembler thy âme :
Art de mille un humain solo, un froid d'être, et seul,
Se faner n'ont aucun compagnon aimable, reap'st de mille quel hast de mille semé.
Heures jamais silencieuses de Hast, et minutes tous les trop longs,
Et une affaire de réflexion triste, et de pleurer au lieu de la chanson ?
Il y a Sarah, et Eliza, et d'Emeline tellement loyalement,
Et Harriet, et Susan, et elle avec les cheveux de bordage !



Des yeux de Thine sont tristement aveuglés, mais pourtant ils voient les six vrais, et jeunes filles avenantes s'asseyant sur l'arbre ;
Approcher cet arbre avec prudence, puis vers la cime lui montent hardiment, et saisissent mille lovest, ne laissant ni le soin pour l'espace, ou le temps !
La soutenir alors au Greenwood, et construire pour elle une tonnelle, et la donner ce qui elle asketh, bijou, ou oiseau, ou fleur --
Et apporter le fifre, et trompette, et battement sur le tambour --
Et offert le monde Goodmorrow, et aller à la maison de gloire !

28/10/2007

Virginia bluebell warble fly

Il y a un autre ciel,
Toujours serein et juste,
Et il y a un autre soleil, bien que ce soit là obscurité ;
Ne jamais s'occuper des forêts fanées, Austin, 
Ne jamais s'occuper des champs silencieux --
Voici une petite forêt,
Où feuille est a jamais verte ;
Voici un jardin plus lumineux,
Là où rien n'a gelé ;
En ses fleurs intactes
J'entends l'abeille butineuse ronfler :
Prithee, mon frère,
Viens dans mon jardin !


10/09/2007

Grand R de petit rat

Toi qui vois au-delà des toits, comment peux-tu savoir cela ? Avant de trouver le courage de boire le vin vert des jardins à la nuit tombée, je croyais qu’être de faction était une forme de constance, et j’allais même jusqu’à en tirer fierté. Et même si le dernier étage communiquait avec le ciel, jamais je n’y allai ; car, dans le Théâtre de la rue de la Gaîté, je vis un jour une pièce où ce que le récitant disait était vrai :



Osant fuir son dédale de réverbères et de briques, qu’il avait construit dans un élan altruiste et superficiel, un ingénieur s’envola par la fenêtre au moyen d’un engin improvisé. Son fils aimait voler, et c’est pour ça qu’il mourut. Pour être précis, il connut la dissolution entre les cuisses ignées d’une femme. Laquelle fut fécondée froidement par l’ingénieur. C’était une putain marocaine qui gardait son chemisier, et quand le fils caressa ses cheveux elle dit : Non, pas la tête ; ne touche pas ma tête. Quand il toucha ses fesses, elle grimaça et le réprimanda farouchement. C’est alors qu’il bascula dans la défunte luxuriance des feuilles de marronniers et s’écrasa contre la Tour de Jean Sans Peur. Mais revenons au père, dont le périple fut sans ambages : Elle le suça sèchement sans recracher puis, quand il la pénétra sur le lit, elle se contenta de râler et gémir de douleur. Au dernier moment, elle se redressa d’un bond et s’écria en grimaçant : on crève de chaud ! puis elle ouvrit la fenêtre et pissa dans le lavabo, les chevilles dégoulinantes de sueur. L’Algérienne et elle durent duper notre ingénieur, car quand le récitant demanda : Quelle est la couleur du désir ? ce dernier resta coi. Bien sûr, il n’avait pas le droit de pleurer la mort de son fils, sous peine de connaître un sort semblable. Et tous ces soirs où le ciel ne fut que menstruation, des ailes blanches se déployèrent dans la flamme de la bougie, mais ses yeux ne voulurent pas les voir. Prenant l’air pour de la terre, il expliqua : si je pouvais voir à travers le sol, je ne verrais que des ossements. Aussi tourna-t-il dans le ciel, célébrant son succès avec ceux dont les ventres sont des cimetières de vignes. On dit qu’il tourne encore, qu’il est poussière, herbe ou chair.



Quant à moi, je refusais de voler sans rien ressentir. Mieux vaut hocher la tête tel un pigeon, qui va et picore sans penser à rien ! Du fond de mon propre dédale, j’implorai : Si jamais une étoile voulait bien se donner à moi, faites qu’elle cesse de tourner. – Le récitant répondit : Mais alors elle aussi périrait dans les flammes, au lieu de végéter dans l’illusion du mouvement.

13/06/2007

Pétales de poissons rose

Il ouvrit la croisée toute large, heureux de
prendre un bain d' air ; mais, soudain, il lui
parut que la brise soufflait un vague montant
d' essence de bergamote avec laquelle se coalisait
de l' esprit de jasmin, de cassie et de l' eau de
rose. Il haleta, se demandant s' il n' était point
décidément sous le joug d' une de ces possessions
qu' on exorcisait au moyen âge.



L' odeur changea
et se transforma, tout en persistant. Une
indécise senteur de teinture de tolu, de baume du
Pérou, de safran, soudés par quelques gouttes
d' ambre et de musc, s' élevait maintenant du
village couché, au bas de la côte, et, subitement,
la métamorphose s' opéra, ces bribes éparses se
relièrent et, à nouveau, la frangipane, dont son
odorat avait perçu les éléments et préparé
l' analyse, fusa de la vallée de Fontenay jusqu' au
fort, assaillant ses narines excédées, ébranlant
encore ses nerfs rompus, le jetant dans une telle
prostration, qu' il s' affaissa évanoui, presque
mourant, sur la barre d' appui de la fenêtre.



Dans cet art des parfums, un côté l' avait, entre
tous, séduit, celui de la précision factice.
Presque jamais, en effet, les parfums ne sont
issus des fleurs dont ils portent le nom ; l' artiste
qui oserait emprunter à la seule nature ses éléments,
ne produirait qu' une oeuvre bâtarde, sans
vérité, sans style, attendu que l' essence obtenue
par la distillation des fleurs ne saurait offrir
qu' une très lointaine et très vulgaire analogie
avec l' arome même de la fleur vivante, épandant
ses effluves, en pleine terre.



Peu à peu, les arcanes de cet art, le plus négligé
de tous, s' étaient ouverts devant Des Esseintes qui
déchiffrait maintenant cette langue, variée, aussi
insinuante que celle de la littérature, ce style
d' une concision inouïe, sous son apparence
flottante et vague.
Pour cela, il lui avait d' abord fallu travailler la
grammaire, comprendre la syntaxe des odeurs, se
bien pénétrer des règles qui les régissent, et, une
fois familiarisé avec ce dialecte, comparer les
oeuvres des maîtres, des Atkinson et des Lubin,
des Chardin et des Violet, des Legrand et des
Piesse, désassembler la construction de leurs
phrases, peser la proportion de leur mots et
l' arrangement de leurs périodes.



Puis, dans cet idiome des fluides, l' expérience
devait appuyer les théories trop souvent
incomplètes et banales.
La parfumerie classique était, en effet, peu
diversifiée, presqu' incolore, uniformément coulée
dans une matrice fondue par d' anciens chimistes ;
elle radotait, confinée en ses vieux alambics,
lorsque la période romantique était éclose et
l' avait, elle aussi, modifiée, rendue plus jeune,
plus malléable et plus souple.

08/04/2007

Scenographical insecurity

j' arrivai dans un lieu très étroit et obscur,
mais parfumé d' une odeur triste de violettes
étouffées. Et il n' y avait nul moyen
d' éviter cet endroit, qui est comme un long
passage. Et, tâtonnant autour de moi, je touchai
un petit corps ramassé comme jadis
dans le sommeil, et je frôlai des cheveux, et
je passai la main sur une figure que je connaissais,
et il me parut que la petite figure se
fronçait sous mes doigts, et je reconnus que
j' avais trouvé Monelle qui dormait seule en
ce lieu obscur.



-ô mon chéri, dit-elle, il ne faut point
pleurer ; car tu as besoin de tes yeux pour
travailler, tant qu' on vivra en travaillant, et
les temps ne sont pas venus. Et il ne faut pas
rester en ce lieu froid et obscur.
Et je sanglotai alors et lui dis :
-ô Monelle, mais tu craignais les ténèbres ?
-je ne les crains plus, dit-elle.
-ô Monelle, mais tu avais peur du froid
comme de la main d' un mort ?
-je n' ai plus peur du froid, dit-elle.
-et tu es toute seule ici, toute seule,
étant enfant, tu pleurais quand tu étais seule.
-je ne suis plus seule, dit-elle ; car j' attends.
-ô Monelle, qui attends-tu, dormant
roulée en ce lieu obscur ?
-je ne sais pas, dit-elle ; mais j' attends.
Et je suis avec mon attente.
Et je m' aperçus alors que tout son petit
visage était tendu vers une grande espérance.



-il ne faut pas rester ici, dit-elle encore,
en ce lieu froid et obscur, mon aimé ; retourne
vers tes amis.
-ne veux-tu point me guider et m' enseigner,
pour que j' aie aussi la patience de ton attente ? Je suis si seul !
-ô mon aimé, dit-elle, je serais malhabile
à t' enseigner comme autrefois, quand
j' étais, disais-tu, une petite bête ; ce sont des
choses que tu trouveras sûrement par longue
et laborieuse réflexion, ainsi que je les ai vues
tout d' un coup pendant que je dors.
-es-tu nichée ainsi, Monelle, sans le
souvenir de ta vie passée, ou te souviens-tu
encore de nous ?



-comment pourrais-je, mon aimé, t' oublier ?
Car vous êtes dans mon attente, contre
laquelle je dors ; mais je ne puis expliquer.
Tu te rappelles, j' aimais beaucoup la terre, et
je déracinais les fleurs pour les replanter ; tu
te rappelles, je disais souvent : " si j' étais un
petit oiseau, tu me mettrais dans ta poche,
quand tu partirais. " ô mon aimé, je suis ici
dans la bonne terre, comme une graine noire,
et j' attends d' être petit oiseau.

06/04/2007

Promenons-nous dans les bois

Hana wa sakura-gi,
hito wa bushi

La fleur par excellence est celle du cerisier
L'homme par excellence est le guerrier



Chiru wo itou
yo ni mo hito ni mo
sakigakete
chiru koso hana to
fuku sayoarashi.

Peu importe de tomber.
Avant tout le reste, avant tous les autres.
C'est le propre de la fleur de cerisier
Que de tomber avec noblesse
Par une nuit de tempête.



livre lu : steelwork - Gilbert Sorrentino (good,good,good)

25/02/2007

Opéra

Un peu plus sur la perception. Des odeurs intraspécifiques.
19.1.
Les ommes trouvent que les par ties sexuelles des fleurs sentent bon. Ils prennent plaisir à les
humer, à la différence des fleurs.
19.1.1.
A la différence des fleurs = les ommes trouvent que les par ties sexuelles des fleurs sentent
bon et prennent plaisir à les humer, et pas le contraire.
19.1.1.1.
Et pas le contraire = les ommes trouvent que les par ties sexuelles des fleurs ne sen-
tent pas bon.
19.1.1.2.
Et pas le contraire = les fleurs trouvent que les par ties sexuelles des ommes sentent
bon.



19.2.
Auctorité: “Nez, demanda la mémoire, pourquoi prenez-vous plaisir à flairer la rose ?”, Ramon
Lull, L’arbre umain, pr. 3, 1
19.2.1.
“Et vous, Mémoire, répondit Nez, pourquoi pensez-vous au plaisir quand je la flaire ?”,
Ramon Lull, L’arbre umain, pr. 3, 2.
19.3.
Glose 17. Dépourvu de mémoire, le nez ne trouve rien du tout. (Dépour vu de nez, la mémoire
ne sent rien.)



19.4.
Règle. Le siège de la perception est le cer veau. En lui tout se sent, c’est lui qui sent tout. (Mais
il ne sent pas grand chose.)
19..5.
Par ailleurs, obser vation : on peut enfoncer assez loin son doigt dans son cer veau, on/il ne
sent rien du tout (à cet endroit). C’est lui qui sent tout, sauf lui.
19.6.
Des odeurs intra-spécifiques.



19.6.1.
Les ommes ne trouvent pas que les parties sexuelles des autres ommes sentent bon, sauf
en situation.
19.6.1.1.
Les ommes ne trouvent pas que les par ties sexuelles des autres ommes sentent bon =
les ommes trouvent que les par ties sexuelles des autres ommes ne sentent pas bon.
19.6.2.
Les fleurs aiment-elles à respirer les odeurs des fleurs ?



19.7.
Les ommes-les ommes-les ommes-les ommes.
19.8.
Question. Pourquoi les parties sexuelles des végétaux sentent-elles si bon et sont-elles si jolies
alors que celles des ommes, comme celles des autres hanimaux, sont moches et sentent mau-
vais ?
19.9.
Pas de réponse.
19.10.
Remarque. Les parties sexuelles des minéraux ne sentent pas mauvais.



livre lu : la part de l'ombre - régis Durand

24/10/2006

L' invisible indiscernable

L'objectif suit les yeux, la bouche, les rides à fleur de peau ..... L'expression du visage est violente, parfois tragique. Enfin calme - du calme conscient, élaboré, des acrobates. Un sourire professionnel -- et voilà!
Reparaissent la glace à main, le rouge et la poudre aux yeux. Un temps. Un pont. Alinéa.
Je recommence.



Mais quel manège ridicule pour ceux qui n'ont pas vu -- et je n'ai rien montré -- les obstacles, les abîmes, et les degrés franchis.
Vais-je donc m'embarrasser de tout l'attirail des faits, de pierres, de cordes tendrement coupées, de précipices ..... Ce n'est pas intéressant. Devinez, rétablissez. Le vertige est sous-entendu, l'ascension ou la chute.
Faudrait-il pour leur plaire suivre pas à pas l'inconnue, l'éclairer jusqu'à la cheville? Les talons éculés, la boue, le saignement de pied -- humbles et précis témoignages -- sauraient toucher quelqu'un. Tandis que .....
Non. Je suivrai le sillage dans l'air, la piste sur les eaux, le mirage dans les prunelles.



Je ne voudrais coudre, piquer, tuer, qu'avec l'extrême pointe. Le reste du corps, la suite, quelle perte de temps! Ne voyager qu'a la proue de soi-même.

12/10/2006

Sic nostrum late corpus vanescit amore

ELLE
A sa maison de cèdre, la colonne d'ivoire sur laquelle repose toute la maison : la blancheur de la neige, la clarté de la lune, l'éclat du soleil, la splendeur des étoiles, le parfum des roses, la beauté du lys et la douceur du baume, la fertilité de la terre, la sérénité du ciel et toute la douceur qui peut-être contenue en eux.
LUI
A celle qui ruisselle de lait et de miel, la blancheur du lait et la douceur du miel : l'écoulement de toute délicatesse et l'accroissement d'une joie salutaire.
ELLE
A son sceau, profondément imprimé à l'intérieur de son esprit.
LUI
Au vase inépuisable de tout ce qui fait ses délices.
ELLE
Au plus doux protecteur de son âme, planté à la racine de sa tendresse.



LUI
A son trésor incomparable, le plus délectable de tous les délices du monde
ELLE
A son joyau, plus agréable et plus radieux que la lumière présente.
LUI
A sa lumière la plus claire et son solstice qui jamais ne glisse dans l'ombre des ténèbres
ELLE
A la prunelle de son oeil; l'esprit de Bézéliel, la force des trois tresses, la beauté du père de la paix, la profondeur d'Ididie.
LUI
A la rose immarcescible qui s'épanouit en fleur de la béatitude.



ELLE
A l'inépuisable source de la douceur, la part indivise de son âme.
LUI
A plus resplendissante que l'argent, plus brillante que toute pierre précieuse,
ELLE
Au lys, le troène : puisse tu fleurir sans cesse
LUI
A son oeil sidéral : qu'il voie toujours ce qui lui plaît et ne sente jamais ce qui lui déplaît.
ELLE
A celui sur qui mon esprit et mon oeil porte des regards jamais infléchis



LUI
A celle surpassant toutes les épices en parfums et saveurs, celui que tes nouveaux dons et tes joies restaurent sans cesse.
ELLE
A son unique : la joie qu'aucun chagrin ne corrompt.
LUI
A la frondaison des bois, embaumée du parfum de tous les genres de vertu: sa fleur et son lys.
ELLE
A l'aromate d'une parfaite élégance et d'un parfum supérieur, dont le germe de douceur est multiplié cent fois dans l'étendue du désert : une pleine lune.
LUI
A la rose rougissante dont ni l'esprit ni la langue ne suffisent à faire la louange : les délices d'un amour impossible à dénouer.