Ce poème est un hommage au vertige de l'étrangeté, lorsque la femme est à côté de l'homme, que l'homme la regarde et ne la reconnaît pas.
Ce sentiment de l'étrange n'est pas pas le fait de la femme qui de son propre chef se désintègre, mais est initié par un mouvement qui moi-même m'emporte, au-delà de tout vertige conscient, il est le fait de mon esprit qui sans cesse s'achemine en les courants contrastés de ses humeurs.
Ce sentiment de l'étrange, c'est celui de mon quotidien, de l'appréhension des objets qui me sont familiers, un mouvement qui me projette hors de moi-même et les rend étrangers.
C'est alors seulement que par contraste je me réincarne. Et que je concentre en la femme-enfant, signe ouvert à la dynamique de mon interprétation, cette extériorité existencialiste que la familiarité trop installée de mon contexte socio-culturel me défend de propager sur les autres objets de mon champ visuel, d'autant plus que ses formes agréables attirent mon regard comme un aimant.
La Vierge effarouchée, c'est en somme celle qui focalise mon regard presque malgré moi, parce que c'est sa fonction. Une fonction que je lui ai attribué, mais dont le mécanisme, une fois déclenché, devient automatique. La Vierge effarouchée, c'est celle qui filtre et connote mon image du monde, le collimateur christique de ma passion. C'est en son vide intérieur que j'introduis les sentiments qui nuisent à l'harmonie rassurante de mon quotidien : sacralité, aspiration à la beauté, fascination, angoisse, pulsion de mort, elle est le point de jointure, à l'exacte coordonnée opposée, du globe de ma perception. Elle en est le coeur, et en réalité le reflet du coeur.
21/08/2007
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