05/04/2008

L'avis des bêtes

Flako ne descend pas de la montagne, c'est la montagne qui descend de lui.
 C'est sa vison, son rêve, sa force et ce ne sont pas les deux poudreux aux 
regards opiacés qui vont lui faire baisser les paupières. Il fait partie de la race 
des types qui regardent Dracula dans le blanc des yeux sans perdre la vue. 
La peau sur les os, ce type lorsqu'il s'endort ne doit pas tomber dans les bras de Morphée mais plutôt entre les griffes de la Grande Faucheuse. Je dis cela
 car on dirait vraiment que ce gonze fait régulièrement un tour au Royaume
 des Morts tellement il est désincarné. "Los flamencos no comen". On aurait pu l'appeler Lazare, mais Flako lui va mieux. Puis ce nom claque comme du bois sec. Homme s'encadavrant la gueule en essayant de respirer. Cela il l'a
 expérimenté à ses dépends.



Ce mec a une copine. Gostpok elle se fait appeler.
Le genre fine lune avec des yeux d'oiseau, un bec à la place du nez, et la bouche,
vielle blessure mal cicatrisée. Bites sucées à en dégueuler bile et foutre en un 
même torrent. Toujours défoncée à tout ce qui peut s'enfiler par un trou ou par
un autre. Surtout dopée à la moelle de son mec qu'elle ne quitte jamais
(où l'inverse...) Pire qu'une ombre, le fantôme d'une ombre, l'ombre du fantôme d'une ombre,
toujours à virevolter autour de l'autre épine, à rire à gorge déployée. Un rire
qui te glace le sang tellement il t'en dit long sur le froid qui règne en enfer.
"J'ai choisi d'habiter dans le nord pour le froid".



Ces deux-là font la paire c'est sûr.
Ils ne pouvaient que se rencontrer et ne former plus qu'un avec le petit monde
des insectes de la nuit qui les informe sur l'état de la planète dans une langue
simple, non codée. Car la planète  trop occupée à se coter à oublié le langage
primordial, celui de la caillasse et de tout le micro-univers qui grouille en dessous.
Celui du vent et de la pluie, des sources, des avalanches et des saisons perdues.
L'alphabet des arbres dont le grand livre ouvert à la faveur d'un hiver capricieux
lui est fatalementdevenu illisible. "Comment le nez électronique peut-il évoquer
au plus juste les senteurs printannières ?"

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Elle habite où cette Gostpok pédok?