02/04/2006

Contemplations

Roses de la mer

Il y a toujours des roses à Paestum, comme l'ont dit Virgile et Properce; et même elles fleurissent deux fois.
J'en ai trouvé au printemps et à l'automne. Mais qu'on ne rêve pas d'une roseraie. Les roses ont déchu depuis longtemps à l'églantine.
Ainsi doivent finir les plus belles citées. Il n'est rien qui morde le coeur d'un regret plus amer que de voir l'églantine survivre à la rose parfumée.



Colonnes palpitantes

Ce temple était du corps des morts tout entier composé;
et pour ciment l'on avait employé
le sang frais répandu et encore point séché.
Il semblait vers le ciel s'élever en hauteur,
porté par douze colonnes,
et sa largeur était d'environ quatre milles .....
Leurs chevelure étaient pareilles à des fils d'or
et leurs veines vermeilles ressemblaient au corail,
leurs blessures à la pourpre.
Sur leur chair et leurs os, plus clair que le cristal,
tout incrusté de pierres précieuses
scintillaient l'hyacinthe et la topaze jaune.



jeunesse de la lumière

L'aube est divine au temple de la Concorde. La pierre palpite. Poreuse, elle ne boit pas l'eau : ce ciel de saphir n'en recèle pas une goutte; mais elle dévore la lumière et la garde passionnément. Ce miel d'or est sa nourriture. Par un calcul exquis, l'entre colonnes de la façade se fait plus étroit du centre aux angles. De la sorte, la respiration du temple et à tout instant la clarté. La Déesse, qui baigne encore dans les sourires du sommeil, ouvre les yeux sur tout le pays, son domaine: la ville, la plaine, les moissons, le froment, la solitude, tout l'attend.

Aucun commentaire: