15/04/2006

Direz-vous que ce conte enseigne

Nous ne parlions jamais des événements de la vie réelle. Le royaume dans lequel nous nous rencontrions descendait comme une image qui s'ouvrait pour nous faire entrer dans un paradis mystérieux, ou tout était neuf et surprenant, où tout allait à notre coeur et à notre esprit. C'est ainsi que les jours s'écoulaient. Elle se mit à m'enseigner la philosophie, et exigea alors que je fisse un résumé de ce qu'elle me disait, je lui obéis; mais quel n'était pas mon étonnement quand elle lisait les compositions que je lui apportais! Il n'y avait jamais la moindre idée de ce qu'elle m'avait dit; moi je prétendais que c'était ce que j'avais
compris. Elle appelait ces écrits des révélations, embellies par les plus douces couleurs d'une imagination en extase. Une fois, elle m'écrivit ; Tu ne comprends pas encore que ces sentiers mènent tout au fond de la mine de l'esprit; mais un jour viendra où ils te paraîtront tels; car l'homme marche souvent par des voies désertes; plus il a le désir d'avancer, et plus la solitude devient effrayante et plus le désert s'étend.

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