02/09/2007

Le drainage de Nymphes, fini?

FERO: « D’emblée je me suis réveillé avec une moitié du corps bien disposée sans savoir
laquelle, et un vague résidu de sommeil farfouillant vers le lieu du bruit, dans l’autre. Une
Voix me disait : “Tu rêvais bien avant de naître ; au lieu de l’autre l’être double au milieu
des songes rêvait déjà. Sais-tu qu’en naissant le couteau sépare le corps du rêve en deux parts
et que l’une tombe vers le jour,l’autre bascule vers la nuit.Tu fus créé de père inconnu et raccommodes
avec des mots les morceaux d’un mort; tu maries ton rêve qui le restaure et tu
rêves en mots. Le rêve et les mots sont réels mais l’univers n’est que chimère,hormis la voix
morte que je transcris.La voix défèque sur la page un déchet de songe.”
Rumeurs et rêve ne se présentèrent pas à moi en une seule et complète sensation avant que
j’eusse allumé la lampe circonspective de l’invisible intérêt bourdonnant. L’irréel est un lieu
commun,et l’invisible une tension suintante.



C’est d’abord le Chaos. Linges par terre. Je donne des coups de pied dedans. Comme la
sortie d’un sommeil de plomb,un réveil difficile,car chacun des vêtements est comme un personnage
des Enfers qui me saisit les pieds,refuse de me lâcher... Et dans ce groupe de personnes
qui viennent chez moi et parlent, tous rapportent des morceaux divers.
L’hétérogénéité de leurs discours n’est soutenue que par l’homogénéité du groupe.



Il y a dans leur Vrac des dessins pris, des collages, des rêves qu’on vient voir, des photos,
des montages,sans aucun autre souci que de vérité pratique,car plus encore que le ventre des
batraciens, toute société ne doit tendre qu’à sa propre disparition, dévorée de ses gaz et de
ses puanteurs. Il n’y a pas de post-nietzschéisme, sauf quelques Énormes : Welles et les
Sumoka. Quant à la différence entre la rainette et le triton marbré, bornons-nous à dire
qu’elle glisse des urodèles aux anoures.



Des faux amours peuvent mener à de vrais rêves, à l’inverse de ce que Fronésis dit ailleurs
à propos des “typons”. J’entendais parfois en moi une gutturalité de voix poundienne. Je
déclamais : “EDWARDWAS, ANDTHEWAR. EDWARDSELBYOVERTHEWALL!”“WHERE
AREYOU, EDWARDSELBY?”, les r ricochant, presque grailleux, irlandisés, shakespearisés.
S’agissait-il d’une parodie ?
La plupart des gens ignorent presque tout des égrégores.

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