24/10/2007

Couleurs de fleurs rêvées

Ses yeux ? des étoiles qui s'éteignent, deux feux follets rentrés à
l'écurie.
Avec des transparences de souvenirs, d'acides raclures de ciel et
déchets
d'astres, il essaie, quand même de se recomposer un visage : son
visage
continué par un cou ; son cou... et ainsi de suite, mais les
morceaux
de lui-même se joignent mal, ne semblent plus faits les uns pour
les autres.
De sa chair, de ses volontés, ne demeurent que lambeaux de brouillard,
tronçons
de torticolis. La femme de pierre, la pierreuse condescend à le
plaindre.
« A l'aube j'ai rêvé de toi et j'ai pleuré... »
Elle
a rêvé, elle a pleuré.
La pitié ?
quoi ? Un regard lancé trop loin, la mise en scène de la
voix,
et, surtout, ces mots d'une sournoiserie... La pitié plus hypocrite, plus
révoltante
que la Société des Nations, la police, les choux­fleurs, les
bretelles,
les maladies vénériennes, le papier de verre et les fixe­
chaussettes.
L'homme baisse les paupières, pour se rappeler certains mois dont
les matins
lui souriaient, de toutes leurs fenêtres ouvertes, chantaient à
douce
voix de fleuve, accompagnés en sourdine par les caresses
d'ombre.
Mais l'automne, soudain, a voulu que se gerçât du sel des
larmes
ce qui de la peau ne peut
mentir.

1 commentaire:

Jean Dark a dit…

Oui je sais, ce ne sont pas des abeilles ce sont des guêpes, mais on fait avec ce qu'on a, hein ! non?